Familles RYM (Gand, Belgique) - GRACHT (van der) - ROBLES, de (Belgique) - LA BARRE (de) - THIENNES (de)

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Sommaire:



RYM (Gand, Belgique)


RYM (Baudouin), échevin de Gand au xve siècle, de l'importante famille patricienne gantoise de ce nom. Successivement premier échevin des parchons en 1448, 1452 et 1459, puis de la kenre en 1461 et 1465, il prit une part active à la révolte de Gand contre Philippe le Bon, et permit même d'établir une garnison dans son châtelet de Maelte de 1452 à 1453 ; après la bataille de Gavre, où périrent plusieurs de ses collègues, on le trouve, avec son parent Jean Rym, parmi les négociateurs de la paix de Gavre du 27 au 30 juillet 1453. Lors de la révolte qui éclata à la Joyeuse entrée de Charles le Téméraire à Gand, le 29 juin 1467, il fut un des quatre députés que la Collace chargea d'aller porter au duc les griefs dont la commune exigeait la suppression. S'il fut témoin de ce triomphe précaire de la ville sur l'autocratie bourguignonne, il dut aussi s'incliner devant l'humiliation qu'elle dut subir. A peine Charles eut-il détruit Liège, qu'il décida de châtier la fière commune flamande. Avertis à temps, les deux premiers échevins, Roland de Wedergrate et Baudouin Rym, assistés de leurs collègues et des deux grands doyens, prirent le parti de conjurer le danger en le prévenant ; la Collace réunie le 22 décembre résolut d'envoyer à Charles une députation chargée de lui offrir des conditions de la plus humble soumission, le duc exigea que les deux premiers échevins, assistés de tous les doyens des métiers et des jurés des tisserands, vinssent lui apporter en personne leurs principaux privilèges et leurs bannières. Le 8 janvier 1469, Baudouin Rym et les autres députés, vêtus de deuil, s'acheminèrent deux à deux de l'hôtel de ville de Bruxelles jusqu'au palais de Caudenberg, où en présence de sa cour et des ambassadeurs de tous les pays de l'Europe, devant les Gantois agenouillés, le duc déchira à son plaisir leurs privilèges et confisqua leurs bannières. En 1473, Baudouin Rym devint premier échevin de la keure, et il mourut peu de temps après avoir occupé la première magistrature de la commune.
V. Fris.
Kronijk van Vlaenderen (éd. Blommaert et Serrure), t. II, p. 136 et 261. — Dagboek van Gent van 1447 tôt 1470 (éd. Fris), t. II, p. 16, 91, 207, 221. — Memorieboek van Ghendt (éd. Van der Meersch), t. I, p. 225-286. — N. Despars, Cronycke van Vlaenderen (éd. De Jonghe), t. IV, p. 4. — Annales de la Société d'histoire de Gand (1901), t. IV, p. 98.
(source Dico Bio Belge)

RYM (Charles), magistrat, diplomate, homme de lettres, fils de Gérard, né à Gand, vers 1533, mort en cette ville dans les derniers mois de l'année 1584. Il fit ses humanités dans sa ville natale, sans doute dans une des nombreuses écoles latines du Sablon, puis alla étudier la philosophie à Louvain où il obtint le second rang à la promotion des quatre collèges en 1551; ensuite il s'appliqua à la jurisprudence et devint docteur en droit civil et droit canon vraisemblablement à Rome. De retour dans les Pays-Bas, Rym fut nommé conseiller au conseil de Luxembourg et épousa Catherine, fille du conseiller au conseil privé Philibert de Bruxelles, mais qu'il eut le malheur de perdre fort tôt ( 18 mai 1567). Appréciant sa science juridique et sa connaissance approfondie de six langues dont le grec et le latin, l'empereur Maximilien II l'attira à sa cour et l'employa durant cinq ans en qualité d'ambassadeur près de la Sublime Porte, comme jadis De Sceppere et Busbecq. Parmi diverses négociations dont Rym fut chargé durant ce temps, citons la trêve de huit ans qu'en 1567 il parvint à faire conclure entre l'Empereur et Sélim II l'Ivrogne (1566-1574). A son retour, le monarque allemand lui donna rang parmi ses conseillers auliques. En 1573, le président Viglius qui estimait son entente des affaires, sa science juridique et ses connaissances linguistiques, proposa Rym comme conseiller au conseil privé, et Philippe II le nomma en cette qualité en 1574. Philippe Van Campene relate son retour dans sa ville natale au 13 août 1575. Entretemps, Rym s'était remarié à Elisabeth de Locquenghien et avait acquis les domaines et les seigneuries de Schuervelt et de Bellem, outre le fief d'Eeckenbeke qu'il avait hérité de son père. C'est en son château de Bellem qu'il aimait à passer la belle saison. Or, en 1576, comme il était en villégiature à Bellem, les échevins de Gand, vu la révolte de la soldatesque espagnole et l'insécurité de la campagne gantoise, lui intimèrent, ainsi qu'aux autres seigneurs de la banlieue, l'ordre de rentrer dans la ville pour rechercher avec eux les moyens de parer aux éventualités. Rym resta donc à Gand durant le siège du château des Espagnols par le comte de Rœulx et la signature de la Pacification de Gand. Malgré son attachement à la religion catholique et son dévouement à la monarchie espagnole, il ne fut pas inquiété durant cinq ans par le comité calviniste « des xviii hommes » établi par Hembyze, ni par le grand bailli Ryhove. Mais en juillet 1583, à la suite du départ du prince d'Orange abandonné de tous pour ses sentiments francophiles, et en présence des progrès de Parme et des Malcontents, les radicaux l'emportèrent à Gand et dressèrent des listes de suspects. Le 25 juillet 1583, Rym et le sieur d'Angerelles furent frappés d'exil à leur tour. Tous deux exigèrent des échevins un exposé des motifs de cet acte arbitraire; sur quoi le magistrat leur permit de rester, tout en leur défendant de quitter leurs demeures et en les faisant garder à vue. Le mois suivant, les calvinistes exaltés rappelèrent Hembyze, qui, depuis quatre ans, s'était retiré au Palatinat ; son premier acte fut de faire emprisonner une vingtaine de notables catholiques, parmi lesquels Charles Rym (30 octobre), qu'il accusait de complicité dans la défection du pays de Waes. Le vieux jurisconsulte fut remis en liberté dès le 8 décembre, mais enfermé chez lui. On sait qu'au mois de septembre 1584, Gand se réconcilia avec le prince de Parme. L'archevêque de Malines vint aussitôt rétablir le culte catholique et rebair les églises profanées de la ville-, le 7 novembre,cette cérémonie fut célébrée à Saint-Michel, et, à cette occasion, Charles Rym donna une réception en son hôtel de la rue de Bruges. Il mourut peu de temps après. Sanderus appelle Charles Rym un éloquent orateur, un délicat poète, un subtil savant, connaisseur en histoire et en antiquités. On sait qu'il a laissé des commentaires ou plutôt un « diaire » de tout ce qu'il a fait durant sa légation de Turquie et où il décrit brièvvement les villes qu'il a visitées. Remarquons toutefois que le très élégant Carmen in gentem Rymam, que Sanderus lui attribue, rappelle singulièrement le poésie que le même auteur donne à Gérard Rym. Mentionnons aussi ses rapports avec le peintre rhétoricien Lucas d'Heere qui lui dédia une piécette dans son [A RELIRE] Boomgaerd der Poesie (1568) Charles Rym laissa un fils Philibert créé chevalier le 8 avril 1628[A RELIRE], qui siégea au banc échevinal de Gand de 1599 à 1627 (+ 6 janvier 1634) et une fille qui épousa Philippe de Gruutere, sieur d'Exaerde. Son frère François devint, vers le début de juillet 1567, bailli des hommes de Saint-Pierre, en remplacement du grand pourchasseur des hérétiques Gérard Rym, un parent de son père, devenu grand-bailli de la même seigneurie; en 1572, il fut l'un des huit capitaines de quartier de la ville et siégea quelquefois comme échevin de Gand de 1586 à 1615. Citons encore Charles Rym, fils de Philibert, créé chevalier le 30 mai 1642, et le 25 janvier 1655 baron de Belleni et Schuervelt, seigneur d'Ëecken-beke, Rammelaere, Hurabeke et autres lieux, qui fut échevin de 1640 à 1650 et commissaire au renouvellement de la Loi de 1657 à 1664. La famille s'éteignit dans la ligne masculine en la personne de son second fils Maximilien-Antoine, chevalier, seigneur de Raramelaere et de Humbeke, échevin à Gand de 1675 à 1706 et de 1711 à 1712, haut-bailli de Gand et du Vieux-Bourg du 1er janvier 1707 au 22 octobre 1708, et qui mourut le 28 octobre 1720, à l'âge de 74 ans ; il fut enterré à Saint-Michel.
V. Fris.
Ph. van Campene (De Kempenare), Vlaemsche kranyk of dagregister van Gent van 1566 tôt 1585 (éd. Ph. Blommaert. Gent, 1839), p. 373. — P. Bernardus de Jonghe, Gendsche qeschiedenis-sen sedert hetjaer 1566 lot hetjaer 1S585 (éd. Léonard de Sainte-Marie. Gent, 1781), p. 328,3i2-343. — Fr. de Halewijn, s' de Sweveghem, Mémoires sur les troubles de Gand (Soc. Histoire de Belgique), p. 3*. — J. de Saint-Génois, Mémoire sur Corneille de Sceppere (Mém. Acad. royale de Bruxelles, 1857, t. XXX), p. 18. — Sanderus, Flandria illustrata (La Haye, 1735), 1.1, p.3i8. -Paquot, Mémoires littéraires, t. XIII, p. 232-237. —Viglius, Epistolœ ad Hopperum (éd. Hoynck van Papendrecht, Analecta),t I, p. 205. — Memorie-boek der stad Gent (éd. P.-C. vander Meersch), t. II et III,passim. - De Herckenrode, Nobiliaire des Pays-Bas, t. II, p. 1709-1710. - J. de Saint-Génois, les Voyageurs belges, t. I, p. 51-52.
(source Dico Bio Belge)

RYM (Gérard), magistrat, né à Gand en 1497, mort subitement en cette ville le 3 décembre 1570. Il était fils de Philippe Rym (+ 1540) et de Jeanne van Eechoute (+ 1535). Après de fortes études de droit, ce fils de patricien devint conseiller au conseil de Flandre et s'acquit dans cette charge une belle réputation par son équité et par la conscience de ses devoirs. Rym n'était pas moins versé dans les saintes écritures que dans le droit, ce qui, à cette époque de controverses religieuses, lui gagna particulièrement l'estime de ses concitoyens. Le 28 août 1568, le conseiller Rym assista à la réception de Corneille Janssens comme premier évêque de Gand, et le 23 mai 1569 à la consécration de Gislain de Temraerman comme abbé de Saint-Pierre au Mont Blandin. Rym avait acheté la seigneurie d'Eeckenbeke et épousé vers 1530 la riche héritière Barbe Claissone de Walebeke, dame d'Hundelghern, qui lui donna trois fils, Charles (qui précède), François et Liévin, qui fut maître d'hôtel de l'archiduc Mathias d'Autriche, et une fille Marguerite Rym qui épousa Jacques Uutenhove. Dans sa verte vieillesse, Gérard Rym fut encore député le 6 avril 1569, avec son confrère Denis Baelde, à Saint-Nicolas pour aplanir les différends entre le collège des Hauts-Echevius de Waas et les petites lois de cette châtellenie. Il mourut à 73 ans et fut enterré à Saint-Michel où Sanderus copia son épitaphe. L'auteur de la Flandria Illustrata rapporte qu'il avait vu parmi les papiers manuscrits de Denis Harduin un poème en vers alexandrins de Gérard Rym où il célébrait les hommes marquants de sa famille : De laudabilibus quibusdam avorum factis poema, et que le docte chanoine déclare érudit et élégant.
V. Fris.
Cornelis en Philip van Campene, Dagboek van Gent (1566-157-2), éd. F. de Polter (Gent, 1870), p. 172, 222, 293-294. — Fr.-Jos. de Castro, Chronique du pays de Waas (éd. Société archéologique de Waas. Saint-Nicolas, 1891-94), p. 228.— A. Sanderus, Flandria illustrata (LaHaye, 1735), t. I, p. 347. — L. Van der Vynckt, Histoire du Conseil de Flandre, ms. à la bibliothèque de Gand (G. 14232). p. 375. — De Herckenrode, Nobiliaire des Pays-Bas, t. II, p. 1709.
(source Dico Bio Belge)

RYM (Gérard), soixante-deuxième abbé de Saint-Pierre au Mont-Blandin, à Gand, écrivain ecclésiastique, né à Gand en 1578 ou 1579, mort dans cette ville le 27 août 1636. Il devint prévôt de son couvent sous l'abbatiat de Joachim-Arsène van Schayck, qui fit commencer par Pierre Huyssens la reconstruction de l'oratoire de l'abbaye détruit par les calvinistes. Après la mort de Schayck (6 décembre 1631), Rym fut nommé, après bien des délibérations, abbé de Saint-Pierre par l'infante Isabelle. Son installation eut lieu le 1er mai 1633. A cette occasion, le poète Sidronius de Hossche, alors professeur à Gand, publia, sous le voile de l'anonymat, une brillante allégorie en vers, Arbor Majalis, formée d'une série de pièces laudatives en l'honneur du nouveau prélat. Sanderus, un des hôtes assidus de l'abbaye de Saint-Pierre, lui dédia son panégyrique de saint André Corsini. L'abbé Rym continua à Huyssens la direction de la construction de son oratoire, fit bâtir le dortoir contigu au réfectoire et décora son église de six grands chandeliers d'argent; mais ce fut particulièrement la bibliothèque qui fut l'objet constant de sa sollicitude. Un moment le prélat conçut les plus grandes inquiétudes au sujet des possessions de son abbaye clans le pays de Waas, domaines menacés par les Hollandais. Les victoires du prince-cardinal Ferdinand d'Espagne vinrent heureusement le délivrer de ces soucis; aussi assista-t-il avec la plus grande joie à la brillante entrée triomphale du vaillant gouverneur des Pays-Bas à Gand, le 28 janvier 1635. L'année de son installation abbatiale, Rym semble avoir conçu le projet de réformer la discipline de son monastère. En effet, en 1583, l'abbé Lambert Hu-berti y avait introduit la règle mitigée du Mont-Cassin, dont le principal adoucissement permettait aux moines de faire gras trois jours par semaine, sauf pendant le Carême et l'Avent; Sixte-Quint avait approuvé ce règlement par une bulle spéciale du 7 avril 1590. De plus, l'abbé Lambert avait soumis son monastèra à la Congrégation des monastères exempts des Pays-Bas et non point au chapitre général de la Congrégation d'Italie. Cette réformation mitigée fut maintenue par ses successeurs Vrancx et Schayck. « Dom Gérard Rym », dit Paquot d'après la Gallia Christiana, « trouva depuis qu'il s'était glissé quelque relâchement dans la discipline de la maison et voulut y apporter du remède. Quelques-uns de ses religieux lui ayant témoigné d'eux-mêmes qu'ils désiraient mener une vie plus austère, il les félicita de leurs bonnes dispositions et en conféra avec des personnes prudentes, nommément avec Philippe Caverel, abbé de Saint-Vaast d'Arras et visiteur de sa congrégation. Celui-ci l'affermit dans ses résolutions et espéra que la congrégation pourrait parvenir à avoir un noviciat commun pour tous les candidats, qu'on disposerait désormais à une observance plus étroite. En conséquence, Dom Gérard se soumit à l'ordonnance du chapitre général de 1632, qui l'obligeait d'envoyer à Afflighem cinq de ses religieux pour y être formés de la main du prévôt Benoît van Haeften {Biographie nationale, t. VIII, p. 598), suivant les constitutions de la congrégation de Saint-Vannes, à Verdun, et pour faire ensuite profession de cette réforme à Saint-Pierre de Gand, si l'on jugeait la chose à propos ». Remarquons que Rym, en agissant de la sorte, n'entendait nullement prendre une détermination décisive; dans son Scutum de 1635, il proteste en plusieurs endroits qu'en se conformant à l'ordonnance du chapitre général, il ne s'engageait pas du tout à introduire chez lui la réforme d'Afflighem. Ce manque de résolution allait l'impliquer dans de grandes difficultés. D'un côté, les autres abbés de la congrégation des exempts rejetèrent le projet d'un noviciat commun; et, d'autre part, presque tous les religieux de Saint-Pierre, consultés par l'abbé à l'exhortation du visiteur de la congrégation, se déclarèrent pour le maintien de la réformation mitigée. Dom Gérard se rangea à leur avis. C'est alors qu'il publia ses Statuta juxta Regulce sanctœ tenorem et consuetu-dines antiquns, Reformationemgue Cassi-nensem, in cœnobio S. Pétri Blandiniensis promulgari solita et a Reverendo Domino Gerardo Rym Abbate renovata anno 1633, die Il mensis julii. Cette attitude parut à beaucoup une reculade. Aussi l'austère prévôt d'Afflighem, van Haeften, chercha-t-il à exciter contre Rym le nonce et la cour. L'abbé répondit à la fin de juillet par une Apologia Bomini Abbatis Blandiniensis, dont il lit parvenir des copies aux autorités ecclésiastiques et à quelques conseillers royaux. Haeftenus lui répliqua sur le champ; Rym lui opposa un nouvel écrit, dont il ne fit tirer que quatre exemplaires, et qu'il envoya vers la fin d'octobre à quatre des personnes précitées : c'est l'Apologia R D. Abbatis S. Pétri in Monte Blandinio contra Anonymi cujusdam responsionem Defensio. Piqué au vif, Rym prit bientôt une attitude agressive. En mars 1634, il refusa aux quatre religieux restés à Afflighem la permission d'y faire leur profession conformément à la réforme de ce monastère et les rappela à Gand, Mais à peine arrivés, ceux-ci entreprirent d'introduire à Saint Pierre la réforme de Saint-Vannes. Van Haeften les soutint contre leur abbé et leurs confrères et publia, vers le mois de juillet 1634, un opuscule qui avait pour, titre : Monastica Reformationis Ordinis S. Benedicti Propvgnaculum, et où il dénonçait l'abbé de Saint-Pierre comme un ennemi de l'austérité claustrale. Cette fois, Gérard Rym se défendit vigoureusement et publia sa justification dans un gros volume où il inséra tous ses opuscules antérieurs sous le titre : Scutum inexpugnabile aequitatis, sive cequa et modexta responsio ad libellum nvper editum sub nomine Propugnaculi reformationis monastica ordinis Sancti Benedicti (Douai, 1635, 528 p.).
(ïérard Rym fut très lié avec le célèbre évêque de Gand, Antoine Triest, issu comme lui d'une ancienne famille patricienne gantoise; il mourut très regretté à l'âge de 57 ans. Sa succession fut malheureusement le signal de longues querelles qui ne se terminèrent qu'en 1650, avec l'expulsion du réformiste. Gaspard Vaincq par l'archiduc Léopold d'Autriche.
V. Fris.
Gallia Christiana, t. V, p. 208-209. — Paquot, Mémoires littéraires, t. XIII, p. 237-244__A. San-
deros, Flandria illustrata (La Haye, 1735), t. I, p. 292 293. — Edm. de Busscher, L'abbaye de Saint-Pierre à Gand (Gand, 1867), p. 134, 172-178. — F. Vander Haeghen, Bibliographie gantoise, t. II, p. 104. — F.Vander Haeghen, R. Van den Berghe et Th. Arnold, Bibliotheca belgica, 1«> sér., v° Sanderus. — J. de Saint-Génois, Antoine Sanderus, sa vie et ses écrits, dans les Annales de la Société royale des beaux-arts de Gand, 1861. — A van Lokeren, Chartes et documents de l'abbaye de Saint-Pierre, t. II, p. Ixxv. — P. J. Levaux, Sidronius de Hossche, dans les Annales de la Société d'émulation de Bruges, 1886. F.-J. de Castro, Chronique du Pays de Waas, p. 382.

RYM (Goswin et Simon), fils de Jean, bourgeois de Gand du milieu du xive siècle. Au commencement de 1354, ils assassinèrent, en plein service à Saint-Jean, l'échevin gantois Henri Alyn et Siger, son frère, sans doute pour des motifs politiques et malgré une trêve légale antérieurement ordonnée par Louis de Mâle et présidée par des échevins apaiseurs. Leur tête fut mise à prix et leurs maisons démolies; leur beau-frère Pierre Alyn, époux de Marie Rym, convaincu de complicité dans l'assassinat de ses frères, fut condamné à cinquante ans de bannissement (6 juin 1354). Après sept ans d'exil, Simon Rym vint déclarer s'en remettre pour ce meurtre au comte, aux échevins et aux chefs-doyens; pour faciliter la réconciliation, sa sœur pardonna les violences dont elle avait été l'objet après le procès, et des bourgeois se portèrent garants, au nom de Simon, fils mineur de Goswin, de sa renonciation à toutes représailles. Grâce à l'intervention du receveur de Flandre et de deux doyens, un arrangement fut conclu entre les Rym et les Alyn, qui fut ratifié par Louis de Male. Simon Rym fut condamné à deux pèlerinages à Rome et à Compostelle, et ses complices à visiter d'autres sanctuaires; les deux frères durent fournir une rente annuelle de 200 liv. parisis, affectée à l'entretien d'un hospice. Ce dernier, fondé l'année suivante (1363) par Simon Alyn et sa femme, parents des victimes, fut dédié à sainte Catherine et porta le nom de Kinderen Alyn s Hospilaal. Goswin Rym mourut le 31 décembre 1378; Simon Rym fut pris près d'Ertvelde, durant les troubles de Flandre de 1381, et mis à mort à Gand. Dans la première moitié du xvie siècle, le dernier descendant des Alyn, Liévin van Pottelsberghe et sa femme Liévine van Steelant rebâtirent l'hospice; leur fils François posa, en 1543, la première pierre de la chapelle qui existe encore aujourd'hui.
V. Fris.
J. de Saint-Génois, Origine de l'hospice de Sainte-Catherine, dit Kinderen Alijris hospitael à Gand, dans Messager des sciences (1850), p. 98-135.
(source Dico Bio Belge)

RYM (Guillaume), homme politique gantois de la fin du xve siècle, mort le 14 juin 1485. Il était probablement le fils de Jean, secrétaire des échevins de la keure en 1452, l'un des négociateurs de la paix de Gavre et premier échevin du haut banc en 1453. Guillaume, devenu échevin des parchons en 1474, fut élu au banc de la keure le 18 février 1477, lors de la révolte contre Marie de Bourgogne, et réélu en cette qualité en août 1479. Sa grande influence dans le gouvernement de la ville et dans les affaires de Flandre date de la mort de Marie de Bourgogne; il se distingua par son acharnement à refuser à Maximilien la garde de ses enfants. Rym, « saige homme et malicieux », comme dit Conimynes, idolle et dieu des Gantois », ajoute Olivier de La Marche, devint, à ce qu'affirme Philippe Wielant, « le principal conduicteur de touttes les rébellions ». En effet, devenu pensionnaire des échevins, il exerçait, en cette qualité, sur eux une grande influence, et « l'on se adressoit de tout » à lui. Louis XI le fit « praticquer » par Philippe d'Esquerdes, maréchal de l'armée de Flandre, et commença à traiter le mariage du Dauphin avec Marguerite d'Autriche; en effet, à la journée d'Alost, où l'archiduc se trouvait avec les députés des trois états, les Gantois contraignirent Maximilien à fiancer sa fille à l'enfant de France. Quand les députés de Flandre se rendirent, en vue de ce mariage, à Arras, auprès de Louis XI en décembre 1482, Guillaume Rym et son acolyte Jean van Coppenhole furent « les principaulx de ceste ambassade ». « Le roi ne demandait que la conté d'Arthoys ou celle de Bourgogne, l'une des deux », dit Commynes, comme dot de la jeune princesse. « Messieurs de Gand, ainsi les apeloit-il, les luy firent bailler toutes deux, et celles de Charoloys et de Maconnoyset d'Auxonnois : et s'ilz luy eussent pu faire bailler celle de Henault et de Naraur, et tous les subjectz de ceste maison qui sont de langue francoyse, ils l'eussent vou-lentiers faict pour affoiblir leur dit seigneur » (traité d'Arras, 23 décembre 1482). Réjoui de sa vengeance sur Maximilien, le conseiller-pensionnaire de Gand assista au discours adressé par l'abbé de Saint-Bertin au Dauphin, au nom des ambassadeurs du prince et des Etats (16 janvier 1483), Ce fut lui que l'on chargea de dresser l'inventaire des biens confisqués de Jacques de Ghistelles, sieur de Dudzeele. Il se rendit en juin aux fiançailles de Marguerite d'Autriche et du futur Charles VIII, puis fut nommé, en août 1483, 's heerenkiezer à Gand avec son ami Daniel Onredene (voir ce nom); tous deux refusèrent comme membres des États de reconnaître l'Archiduc en qualité de mam-bour (15 octobre 1483); aussi Maximilien accusa-t-il violemment dans son manifeste du 23 octobre « ces gens légiers et arrogans, de petite auctorité, nos malvoeillans, en bien petit nombre, qui plus désirent leur profit particulier que le bien de nostre dit fil et pays ». La réponse des trois états ne se fit pas attendre (8 novembre 1483), et Rym prit sa revanche au mois de juin, aux conférences de Termonde. où douze chevaliers de la Toison d'Or, choisis comme arbitres, essayèrent de réconcilier Maximilien et les Flamands ; « l'on tenoit la paix pour conclute; mais par les traverses de ceulx de Gand, mesmement de Guillaume Rym et Daniel Onredene, le tout fut rompu ». Eu octobre 1484, Rym fut un des signataires du traité de commerce conclu avec l'Angleterre à Gand, et en février il alla à Paris signer comme député des trois membres un traité d'alliance avec Charles VIII, qui promit d'envoyer une armée de secours. Envoyé en mars-avril 1485 par les Gantois à Bruges, afin de décider le clergé de Flandre à fournir une subvention de quinze mille couronnes, il se vit refuser cette aide; il éclata en violentes imprécations contre les ecclésiastiques, qui lui étaient d'ailleurs odieux. Rym s'emporta jusqu'à dire qu'il n'y avait pas lieu de s'étonner de cette conduite, vu que c'étaient les prêtres et les riches qui avaient crucifié Jésus-Christ. Ses menaces n'eurent guère de résultat, et le clergé octroya seulement six mille florins pour l'état de la maison du jeune Philippe le Beau. Entretemps, Maximilien avait pris l'offensive, s'était emparé de Termonde et d'Audenarde et s'avançait sur Gand. Philippe de Crèvecœur, sur la prière de Rym, se jette dans la ville avec une armée française, mais ses soldats se mettent bientôt à piller et à maltraiter les bourgeois. Comme les Français désiraient occuper Alost, les échevins y députèrent Rym et Coppenhole à cet effet (5 juin). Pendant leur absence, l'armée de Charles VIII se retira à Deynze. Les chefs du parti archi-ducal provoquèrent aussitôt une révolte contre les « Statistes » ou partisans des États, et arrêtèrent le chef-doyen, le premier échevin Onredene et plusieurs autres (7 juin). L'hôtelier Mathieu Pehaert (voir ce nom) organisa une wapeninghe des métiers et renouvela le magistrat, qui ordonna au bâtard de Fiénin, commandant des Gantois à Alost, de livrer Rym et Coppenhole. Rym, convaincu d'avoir rompu les négociations de paix à Termonde, monta sur l'échafaud, en compagnie de Daniel Onredene, le 14 juin 1485.
V. Fris.
Philippe de Commynes, Mémoires (éd. B. de Mandrot), t. II, p. 47, 62. — Philippe Wielant, Antiquités de Flandre (apud J.-J. de Smet, Corpus, t. IV), p. 329. - Olivier de La Marche, Mémoires (éd. H. Beaune et J. d'Arbaumont), t. III, p. 260-275. — N. Desnars, Chronijcke van Vlaen-deren, t. IV, p. 215, 230-2S9.-J. Molinet, Chroniques (éd. Buchon). t. Il, p. 410-543. — Histoire des Païs-Ras de 1477 à 1492 (apud J.-J. de Smet, Corpus, t. P, p. 699-707. - Ad. de But, Chro-nica (éd. Kervyn de Lettenhove), p. 595-632. — Daqboek van Gent (éd. V. Fris), t. Il, p. 259-260. — Jan Vanden Vivere, Chronijcke (éd. F. de Pot-ter), p. 40. — Memorieboek der stad Ghendt (éd. P.-C. Vander Meersch), 1.1, p. 288, 303,310, 312, 834, 338. — Diegerick, Inventaire d'Ypres, t. IV, p. 91,105. — Gachard, Lettres inédites de Maximilien (Bull. Comm. roy. d'histoire, 2« série, t. II, p. 291). — Comptes communaux de Gand de 1484-148S. — Kervyn de Lettenhove, Histoire de Flandre, t. V. p. S32-538. — J.-J. de Smet, Mémoire historique sur la guerre de Maximilien contre les villes de Flandre (Nouv. Mémoires de VAcad. royale, 1865, t. XXXV), p. 15.
(source Dico Bio Belge)

RYM (Jacques), alias Remet ou Remyn, fils de Jacques,sculpteur, acquit la franchise de la corporation de Gand par acte du 7 janvier 1512 (1513 n. st.). Parmi ses garants figure le sculpteur gantois Antoine Salaert. Jacques Rym entreprend en 1519, pour l'église d'Axel, la livraison de quinze stalles, qui doivent être semblables à celles du chœur de l'église Saint-Nicolas à Gand. Le 8 février 1524 (1525 n. st.), il donne quittance du prix d'un retable avec ornements accessoires qu'il avait fait pour l'autel du Nom de Jésus à la dite église Saint-Nicolas. Signalons également la sculpture des armoiries de la ville sur l'extrémité des poutres maîtresses à la maison scabinale de la keure, par Jacques Ryra et Barthélémy Portant, en 1528 et 1533. Ce genre d'ornementation des » semelles « de poutres était assez fréquent à Gand : des spécimens remarquables en existent encore. En 1522, Jacques Rym était veuf de Lysbette Sluus, et en 1532 de Cornélie vander Brugghen ; il y eut postérité de ces deux mariages. Un autre Jacques Rym, également sculpteur, fut admis dans la corporation gantoise en 1694.
Victor vancler Haeghen.
Archives de Gand : registres scabinaux de la keure: comptes communaux. — E. de Busscher, Peintres de Gand, t. II.


GRACHT (van der)

GRACHT (Gédéon van der), évêque de Castorie, suffragant de Liège, né à Gand en 1491, mort à Cambron le 15 octobre 1554. Religieux de l'ordre des Ermites de Saint Augustin à Gand, Gédéon Van der Gracht prit ses grades en théologie à Louvain, devint prieur de son couvent et directeur spirituel de Marie de Hongrie, gouvernante des Pays-Bas. Suffragant de l'évêque de Liège, Erard de la Marck, Gédéon fut promu au siège de Castorie le 10 janvier 1536. Le 29 mai de la même année, il conférait le sacrement de confirmation à Hasselt. On connaît un assez grand nombre de ses fonctions épiscopales. En 1544, il était à Herckenrode pour les confirmations. En 1551, Charles-Quint le nomma abbé du monastère de Cambron.
L -E. Halkin.
U. Berlière, Les évéques auxiliaires de Liège, p. 89-92, Paris, 1919 (avec tous les détails utiles). — S.-P. Ernst, Supplément à l'histoire du pays de Liège, contenant l'histoire des co-évéques ou suffragans de Liège, p. 162-168, Liège, 1823. — L.-E. Halkin, Réforme protestante et Réforme catholique au diocèse de Liège. Le cardinal de la Marck, prince-évéque de Liège (1505-1558), p. 206, "225, 263, Liège, 1930. — Chronique de Munters, ms. II, 1593, de la Bibliothèque royale à Bruxelles, f°s 31,152 v°. — Arhives de l'État à Liège : Sainte-Croix. Recès, vol. 61, f° 133 v°, 154; Conseil privé. Dépêches, vol. 1, f° I55 v°.
(source Dico Bio Belge)

ROBLES, de (Belgique)

ROBLES (François-Joseph de), seigneurde l'Escout-Saint-Main, neuvième évêque d'Ypres, naquit à Lille en 1595. Il était fils de don Juan de Robles baron de Billy, chevalier, colonel d'un régiment d'infanterie allemande, gouverneur de Lille, Douai et Orchies, et précédemment grand bailli, capitaine châtelain des ville, château et chatellenie de Courtrai. Dès l'année 1624, F-J de Robles fut nommé co-adjuteur de Ant. Hopperus, qui était prévôt de l'église Saint-Pierre à Louvain, et chancelier de l'université de la même ville. Dix ans plus tard, il fut définitivement nommé à ces deux postes importants, en même temps qu'il obtint la charge de conservateur des privilèges de l'université de Louvain et celle de directeur de l'hôpital de Malines, fondé au siècle précédent par le roi Philippe II. En 1652, F.-J. de Robles fut appelé à la succession de l'évêché d'Ypres dont le siège était vacant depuis près de huit ans, après la mort de l'évêque Josse Bouckaert (1646); il fut définitivement consacré dans cette charge, à Bruxelles, ]e Il octobre 1664, dans la chapelle de la cour, en présence de l'archiduc Léopold-Guillaume d'Autriche. Il remplit pendant cinq ans seulement sa charge épiscopale. Son épiscopat fut troublé par les guerres incessantes entre les troupes françaises et espagnoles, qui se disputaient le West-Quartier, et par le siège que subit la ville d'Ypres en septembre 1658, après la bataille des Dunes, près de Dunkerque. Citons également les nombreuses difficultés que l'évêque de Robles eut avec son chapitre au sujet de l'enlèvement de la pierre sépulcrale de l'évêque Jansé-nius.à la mémoire duquel les chanoines d'Ypres continuaient à porter le respect le plus profond. L'évêque F. J. de Robles mourut à Lille, le 18 mai 1659, et fut enterré dans son église cathédrale, près du maître-autel. Voici le texte de l'épitaphe placée sur la dalle funéraire du neuvième évêque d'Ypres, dalle existant encore aujourd'hui dans l'église Saint-Martin :
D. O.M.
HlC SITUS EST
FRANCISCUS JOANNES DE ROBLES EX COMITIBUS D'ANNAPPES
NONUS lPRENSlUM EPISCOPUS CUJUS PRAECELLENTIS DINITATIS CULMEN PER AMPUSS1M0S HONORUM GBADUS ADIIT
PAR UNIVERSIS CANONICUS PRIMUS CAMERACI
METROPOLITICUS MOX IN S. PÉTRI LOVANII PRAEPOSITUS
UNIVESITATIS CANCELLABIUS
REGIO NOSOCOMIO SACRISQUE ORATORII
PRAEFECTUS
LEOPOLDI GUILIELMI PRINCIPUM LEOPOLDI GUILLELMI ARCHIDUCIS
ET JOANI AUSTRIACI MAGNUS ELEEMOSYNARIUS
EPISCOPALEM SEDEM TEMPORE UT PLURIMUM TURBIDO TESTUIT
ANN. IV. MENSES VIII.. D1ES XXVII. NEC VIRO PACIF1CO DATUM
UT QUOD SPE GUSTAVIT PUBLICAE PACIS BONUM EO FRUERETUR
ABREPTUS
IPRIS NECDUM DOMISO SUO RESTITUTIS XVIII. MAI M.DC.LIX.
CUM AGERET ANNUM VITAE LXIII.

A. droite de cette épitaphe, on voit les armoiries des familles : Robles, Leyte, Pereyra, Suarez, S. Quentin, Warluzel, Sacquespée, Bonnier.
A gauche : Liedekerke, vander Gracht, Wielandt, Ghistelles, La Barre, Lannoy, Thinnes, Oignies.
La famille de Robles portait pour armes : d'or, au lion de sable, armé et lampassé de gueules, rampant contre un arbre de sinople, posé sur une terrasse du même, à la bordure d'argent, chargé de huit mouchetures d hermines de sable.
Sa devise était : De robore robur.
Alphonse Dîegerick.
Analectes pour servir à l'histoire ecclésiastique de la Belgique, 2e sér., t. XI, p. 442.— De Meestere, Historia episcopatus Iprensis, p. 174. — Sanderus, Flandria illustrata, édit. de La Haye, 1732, t. II, p. 313. —Vandenpeereboom, Ypriana, t. VI, p. 76 et suiv. — De Herckenrode, Nobiliaire des Pays-Bas, t. Il, p. 1645.
Source: dico bio belgique

ROBLES (Jaspar de), homme de guerre, décédé à Anvers le 4 mai 1585. Issu d'une famille portugaise selon les uns, d'une famille de bonne noblesse espagnole selon les autres, fils de la nourrice de Philippe II, né aux Pays-Bas d'après Viglius, Jaspar de Robles passa toute son existence dans nos provinces où sa postérité se perpétua pendant plusieurs générations. Il servit d'abord de page à René de Nassau-Chalons prince d'Orange, puis devint capitaine de chevau-légers. On raconte qu'étant page d'armes et portant le guidon impérial, il aurait, en 1546, sauvé la vie à Charles-Quint dans un combat livré sur les bords de l'Elbe aux troupes de l'électeur de Saxe. Ce fut d'après des historiens modernes, un officier rude, intègre, sûr et distingué. Ses contemporains ne le jugent pas moins favorablement. Pontus Payen parle de lui en termes élogieux:."Ledict seigneur estoit un personnaige doué . d'un gentil esprit et fort en la bonne . grâce du comte (d'Egmont), facétieux . et libre en parolles sy oncques en fut, . sans user de dissimulation, voire» a . l'endroit des plus grands .. Viglius et Strada se plaisent également a le louer. Bien qu'il fût très lié avec les grands seigneurs qui se mirent à la tête des mécontents à l'avènement de Philippe II, Robles n'hésita pas, lorsque des difficultés et des troubles éclatèrent, à se ranger du côté de Marguerite de Parme, usant de toute son influence sur ses adversaires pour les rallier à la cause royale. C'est ainsi qu'un nouveau serment de fidélité an roi et de renoncement à la ligue des mécontents ayant été exigé, il parvint, après une scène violente, à obtenir du comte de Hornes qu'il prêtât ce serment. Il tenta aussi, par des négociations secrètes, d'amener les habitants d'Anvers à demander, de leur propre mouvement, la construction d'une citadelle pour garantir à l'avenir leur ville contre les tentatives séditieuses. Son action ne fut pas uniquement pacifique. En 1566, alors qu'il était gouverneur de Philippeville, il participe, sous les ordres de Noircarmes, à l'attaque de Valenciennes, à l'entrée des troupes royales à Tournai et à leur marche sur Maestricht. Au combat de Lannoy du 27 décembre, il commande l'avant-garde de l'armée de Noircarmes et, à sa tête, fond sur les troupes protestantes qui sont défaites. En 1567, Marguerite de Parme l'envoya en Espagne avec le mandat avoué de rendre compte au roi de ces événements militaires et de lui signaler les personnes l'ayant bien servi et la servant bien encore. Cette mission aurait aussi eu pour but, d'après certains historiens, d'amener Philippe II à se rendre aux Pays-Bas et à renoncer à y envoyer le duc d'Albe dont l'arrivée se trouvait déjà annoncée, Robles arriva à Madrid le 29 avril 1567. Il rentra à Bruxelles au mois de juin, chargé d'y notifier la prochaine venue du monarque. Mais cette promesse n'était point sincère. Déjà le duc d Albe était en route pour nos provinces A Madrid, Robles avait pu pé-nétrer les projets de rigueurs que Philippe II méditait contre ses sujets des Pays-Bas et notamment contre le comte d'Egmont. Sans rien trahir toutefois de» confidences qu'il avait reçues ou des desseins qu'il avait surpris, il se hâta, à son retour en Brabant, d'engager le vainqueur de Saint-Quentin à partir pour l'Espagne, lui assurant que le roi en le voyant oublierait les mauvais rapports qu'on lui avait faits à son sujet. Egmont se refusant à ce voyage, Robles voulut lui persuader de quitter le pays avant que le duc d'Albe n'y entrât. Mais, le comte, ne se croyant pas en danger, refusa d'écouter ce conseil. L'arrivée du duc, que Robles, accompagnant Berlaymont et Noircarmes, était allé recevoir à Thionville, donna le signal d'une grande activité militaire. Plusieurs régiments d'infanterie wallone furent créés et Robles reçut lé commandement de l'un d'eux avec le titre de colonel par lettres-patentes signées la veille de Pâques 1568. Il suivit Albe dans la campagne que celui-ci dirigea immédiatement contre la Frise. A la tête de ses fantassins, il prit une part marquée, le 5 juillet 1568, à la bataille de Groningue dans laquelle Louis de Nassau éprouva une sanglante défaite. De là, il fut dirigé successivement vers Ruremonde d'abord, ensuite vers Tirle-mont où l'on craignait un soulèvement et, le 19 octobre, coopéra à Heylissem au combat qui infligea un nouvel échec à l'armée du prince d'Orange. Envoyé pendant l'hiver suivant à Groningue, Robles y resta plusieurs années. En ces temps fertiles en combats, il déploie une grande activité. Au commencement de 1672, les troupes qu'il commande remportent en Frise, notamment à Gor-cum, des succès marqués. Elles attaquent les gueux de mer qu'elles taillent en pièces et auxquels elles prennent huit bateaux de guerre enserrés dans les glaces. L'été suivant, Robles bat près de Stavooren six mille Nassoviens, ce qui amène la reddition de plusieurs villes de la Frise. Il continue dans cette province une campagne brillante quoique ayant peu de troupes à sa dis-position. En 1573, à la tête de ses Wal-lons, il se trouve au fameux siège de Harlem et y est blessé. Le gouverne-ment de la Frise fut la récompense de sa valeur et de ses succès. Bien que Renon de France affirme que Robles se serait, par ses exploits, rendu populaire dans son gouvernement il est certain qu'il s'y montra rude et même cruel, se livrant à des exactions sur les habitants afin d'obtenir l'argent nécessaire à payer ses troupes laissées sans solde. Encore dut-il, afin de trouver les sommes indispensables, faire des prélèvements sur sa propre fortune. S'il faut en croire la réclamation qu'il adressa au gouvernement, la réduction de la Prise à l'obéissance du roi ne lui aurait pas coûté moins de 300.000 écus. La fidélité inébranlable qu'il avait vouée à la cause royale lui fit corn mettre des actes qu'à bon droit on jugerait répréhensibles aujourd'hui. Les Etats de Brabant lui ayant adressé François Martini Stella, pensionnaire de Bruxelles, pour négocier une alliance entre les provinces en vue d'une commune défense, il fit jeter l'envoyé en prison et ordonna de le mettre cruellement à la torture. C'est probablement ce fait qui amena le conseil d'Etat à le déclarer en 1577 complice des Espagnols mutinés ainsi que rebelle et ennemi de Sa Majesté. Lorsque cette condamnation fut prononcée, Robles avait perdu le gouvernement de la Frise. Agissant par les soldats qui le gardaient, Martini Stella était parvenu à persuader aux troupes cantonnées à Groningue de se déclarer en faveur du parti des Etats. Robles, ses lieutenants et sa famille furent pris et rudement traités. On reprochait au rigide soldat d'être Portugais, " encore que, écrit Renon de France, doiz longtamps marié et naturalisé par deçà ". On alléguait contre lui qu'il ne remplissait pas les conditions requise, par les capitulations du pays en vertu desquelles le gouverneur devait toujours être choisi parmi la première et principale noblesse du pays. Dès l'année suivante, le 12 mars, les Etats généraux réunis à Bruxelles prièrent le prince d'Orange d'intervenir à Gromingue pour obtenir que Robles et les siens fussent échangés contre les prison-mers faits par les Espagnols au siège d'Anvers. Cet échange se trouva rapidement accepté. Dès qu'il eut été rendu à la liberté, Robles reprit les armes. C'est à lui que don Juan d'Autriche confia le commandement des cinq cents Espagnols et Allemands qu'il laissa dans le château lorsqu'il s'empara de Namur en 1577. L'année suivante, Robles fut chargé d'une nouvelle mission en Espagne. En 1579 et 15 81, de concert avec le comte d'Arenberg, il fit de vaines tentatives pour reconquérir la Frise. En 1580, on le trouve gouverneur de Limbourg où il reçoit la garde de François de La Noue, fait prisonnier par les Espagnols. L'ordre était donné de traiter le prisonnier avec une extrême rigueur. Mais Robles, plus humain qu'il ne l'avait été à Groningue, adoucit autant qu'il le put l'exécution de cet ordre et parvint même à obtenir quelque soulagement aux souffrances imposées à La Noue. Par une coïncidence curieuse, il devait lui-même s'emparer à Calloo, en 1585, d'Odet de La Noue, fils de François. Lorsque le duc de Parme eut pris le gouvernement des Pays-Bas, Robles reçut en échange de sou régiment wallon le commandement d'un régiment allemand et d'une compagnie de gens d'armes. Sous les ordres d'Alexandre Farsese, il combattit en novembre 15S1 au siège de Tournai et fut blessé devant cette ville. Il continua à faire campagne avec ce prince et, en 1595, l'accompagna au siège d'Anvers. Il y fut tué par l'explosion du bateau, espèce de machine infernale, que les assiégés avaient lancé afin de détruire une estacade destinée par les Espagnol à barrer le passage de l'Escaut. Philippe II assigna à sa veuve une pension de 2.000 florins. Robles avait épousé Jeanne de Saint-Quentin, dame de Billy en Artois. Il prit le titre de cette terre qui fut érigée en sa faveur eu baronnie. Les écrivains contemporains le désignent communément sous le nom de seigneur ou de baron de Billy.Philippe II le lit chevalier de Saint-Jacques et commandeur de Saraxo. De son mariage avec Jeanne de Saint-Quentin, célèbre par son avarice, cause en partie, affirment certains contemporains, de la révolte de la Frise, Jaspar de Robles eut un fils, Jean de Robles, qui, comme son père, se distingua dans les emplois civils et militaires. I1 fut colonel d'un régiment d'infanterie allemande, grand bailli, capitaine et châtelain des ville, château et châtellenie de Courtrai, puis gouverneur de Lille, Douai et Orchies. Les archiducs Albert et Isabelle le créèrent comte d'Annapes, titre qui fut porte par sa postérité jusqu'au commencement du XVIIIe siècle, époque à laquelle la dernière descendante de la maison de Robles en fit donation à son mari le comte Robert-Lamoral de Lannoy
Alfred de Ridder. source dans dico bio belgique
Source: dico bio belgique

LA BARRE (de)

LA BARRE (Ferdinand de) grand bailli de gand cf biographie in biographie belge, t5 p254

LA BARRE (Ferdinand de) Fidèle à son roi Philippe II, la majeure partie de sa vie politique consistera à combattre les réformés; né vers 1519, décédé dans la prison du Princenhof à Gand le 30 novembre 1578, inhumé en l’église Saint-Barthélemy où son corps fut transporté le 3 décembre 1578 auprès de celui de son épouse dans un mausolée qui a disparu; Il était chevalier, seigneur de Mouscron, de Luingne et d’Aalbeke, de 1532 à 1578, seigneur de Fresnoy, conseiller et chambellan de Charles Quint, haut-bailli ou grand-bailli de Courtrai (1533-1545), souverain bailli de Flandre en 1543, ses attributions étaient étendues; cinq fois premier bourgmestre du Franc de Bruges (1545, 1552, 1555, 1563, 1568); député, assiste à l’abdication de Charles Quint (1555); capitaine du château de Courtrai (1564), souvent grand-bailli de Gand de 1571 à 1577, commissaire pour le renouvellement des lois de Flandre et pour la visite des logements militaires (4 décembre 1575), membre de la gilde de Saint-Georges à Gand; les De La Barre, et spécialement Ferdinand, furent de fervents bibliophiles; Il reprend le fief de la Vellerie en 1564, conduit l’infanterie espagnole, combat les réformés et entre en conflit avec Guillaume D’Orange, intervient auprès du duc D’Albe contre l’impôt du dixième denier (12 janvier 1572), participe à la Pacification de Gand (8 novembre 1576), figure parmi les nobles signataires de l’offre du gouvernement des Pays-Bas à l’archiduc Mathias (16 septembre 1676) et de l’Union de Bruxelles (9 janvier 1577); royaliste et catholique, arrêté à Gand en 1578 avec ses deux fils Guilbert et Jean par les alliés du Prince d’Orange, transféré à la prison d’Etat de Gand (Princenhof) le 12 mai 1578, il perd la santé et y meurt. (source: Bernard Herpoel, site sur Luingne (http://membres.lycos.fr/luingne/pageshtml/seigneurs.htm))

BARRE (Antoine de la). né en 1477, décédé le 31 octobre 1532 lors d’un voyage en Hongrie d’où son corps ne fut probablement pas ramené; chevalier, seigneur de Mouscron et de Luingne, de 1489 à 1532, seigneur d’Aalbeke dont il a acheté la seigneurie avant 1525, conseiller, pannetier et chambellan de Philippe Le Beau dans certains de ses voyages, grand bailli de Courtrai de 1507 à 1517 et de 1522 à 1532, premier bourgmestre du Franc de Bruges en 1510, conseiller et maître d’hôtel de Charles Quint de 1516 à 1532, celui-ci l’envoie en mission régler des problèmes de politique, payer des dettes et effectuer des achats, en 1529, mandataire pour la nomination des bourgmestres de Bruges; habite au château des Ramées à Mouscron, rapporte de Rome, en 1509, une relique de Saint-Barthélemy conservée en l’église de Mouscron jusqu’à la Révolution française; accueille le futur Charles Quint en son château de Mouscron le 27 mai 1516, obtint de Charles Quint l’érection à Mouscron des confréries d’archers St-Sébastien et d’arbalétriers St-Georges en 1521, fait ériger et approuver la confrérie de N-D des Sept Douleurs à Mouscron en 1527, fait partie de la suite de Charles Quint dans quelques-uns de ses voyages. (source: Bernard Herpoel, site sur Luingne (http://membres.lycos.fr/luingne/pageshtml/seigneurs.htm))

THIENNES (de)

THIENNES {Jacques de), dit de Lombise, seigneur de Castre (c'est sous ce dernier nom qu'il est d'habitude désigné de son temps), de Rumbeke, de Berthe et de Brouck, vicomte et châtelain de Bailleul, amman fies onze paroisses de la châtellenie de Cassel, né vers 1470, mort à Rumbeke, le 28 août 1534. Il était le fils aîné de Robert et de Marie de Langhemeersch, qui hérita de cette seigneurie en 1476 ; Jacques en fit le dénombrement en 1497. Il servit dans l'armée de l'empereur Maximilien, fit en 1498 le pèlerinage de Saint-Jacques de Composlelle, puis épousa le Il février 1500, à Gand, Isabeau de Plaines, fille du grand chancelier de Bourgogne, veuve en premières noces de Charles de Halewyn. L'empereur le nomma bailli de Gand en 1501, puis bailli de Bruges en 1508, mais son installation rencontra à Bruges une forte opposition, parce qu'il était déjà depuis 1504 échevin du Franc, fanerions qu'il accepta d'ailleurs de résigner; après un long débat épis-tolaire et plusieurs entrevues avec la gouvernante, les échevins brugeois envoyèrent une députation à l'empereur, alors à Fribourg en Brisgau, et qui se rallia à leur thèse, à savoir qu'un échevin du Franc, après avoir prêté serment, n'était plus admis à résigner ses fonctions, ou a y renoncer pour en accepter d'antres. En compensation, l'empereur nomma le sire de Castre conseiller et grand chambellan. On le voit aussi désigné maintes fois comme commissaire au renouvellement des lois de Flandre. Avec Jean de Wassenaer, vicomte de Leyde, il commanda l'armée envoyée contre les Frisons révoltés, qui prit Gorcum et dompta l'insurrection en 15Il. Le 4 octobre 15.12, il fut nommé souverain bailli de Flandre. En février 1514, il fit partie de la mission diplomatique envoyée par Mnxirnilien en Angleterre pour contrebalancer l'influence francophile du duc de Longue-ville, puis, au mois de juillet de la même année, de l'escorte qui conduisit au Danemark Isabelle, la sœur de Charles-Quint, fiancée au roi Christian II; la traversée fut troublée par une violente tempête, et au retour la peste se déclara dans la flottille. Lors de sa majorité, Charles-Quint confirma Jacques de Thiennes dans ses charges quoiqu'il eût provoqué des plaintes par sa sévérité comme souverain- bailli ; il l'envoya en Gueldre contre Charles d'Egmont, puis au Danemark à l'occasion des mesures prises par Christian II contre les vaisseaux des Pays-Bas dans les ports de son royaume ; ces négociations aboutirent au traité de Bruxelles du 22 février 1519, que Jacques fut chargé d'aller porter au souverain danois pour ratification. Il retourna encore au Danemark l'année suivante, pour remettre à Christian II le collier de la Toison d'or. En 1521, il fut chargé de nouvelles négociations diplomatiques en Angleterre. En 1528, le stadhouder de Hollande, Philippe de Lalaing, comte de Hooghstraeten, obtint de la gouvernante générale des Pays-Bas d'être remplacé dans son commandement par le seigneur de Castre ; mais les Etats se plaignirent de la lenteur de celui-ci et voulurent le faire rappeler. Il demanda lui-même d'être remplacé afin de se retirer en Flandre et de se consacrer exclusivement à son office de souverain bailli; sa démission lui fut accordée en termes flatteurs en 1533, et plusieurs faveurs lui furent concédées à cette occasion. Il mourut peu après, au moment où l'empereur lui avait promis de présenter sa candidature à l'élection des chevaliers de la Toison d'or. Isabeau de Plaines lui donna un fils, Thomas, gentilhomme de la maison de Philippe II, qui commanda une compagnie (l'infanterie wallonne à la bataille de Saint-Quentin. D'une seconde union, avec Catherine d'Ongnyes, il eut deux filles. La famille de Limburg Stirum, héritière par alliance des de Thiennes, possède un bel émail de Léonard Liraosin représentant Jacques de Thiennes, figure d'une énergie caractéristique. Elle possède aussi un charmant tableau d'environ 1535, représentant la famille de Thiennes au château de Rumbeke; l'enfant qui se trouve, au centre n'est pas, comme l'ont écrit C. Vervier et Goethals, notre personnage, mais son petit-fils Jacques, fils de Thomas.
Paul Bergman».
C. Vervier, Le comte Jacques de Thiennes présenté à ses vassaux, dans le Messager des sciences, 1835, p. 349-359, avec gravure du tableau, par C. Onghena. — F.-V. Goethals, Histoire généalogique de la maison de Thiennes (Bruxelles, 1848), p. 3849, avec gravure représentant le tombeau à gisants de Jicques de Thiennes et de sa seconde femme; ce travail est reproduit dans le Dictionnaire généalogique du même auteur. — J. Golens. Un magistrat perpétuel malgré lui (Bruges, 1879 ; in 8°, 97 pages ; extrait de la revue La Flandre).— E. Varenbergh, Le portrait de Jacques de ThUnnes, dans le Messager des sciences, 1885, p 1-26, avec reproduction phototypique de l'émail de Limosin. — G. Hulin de Loo, Bruges 1902. Exposition de tableaux flamands... Catalogue critique (Gand, 1902), p. n 73.
(source Dico Bio Belge)

THIENNES {Jacques-Florent-François, comte de), seigneur de Rumbeke, fils de Théodore-Vauthier, comte de Thiennes, baron de Leyenbourg, seigneur de Cuerenbrugghe, et de Marie-Hubertine van der Gracht, dame de Lierre et de Bailescourt, homme de guerre, né à Auweghem en 1709, tué à la bataille d'Hochkirch (Saxe) le 14 octobre 1758. Admis en 172 5 parmi les pages de l'archiduchesse Marie-Elisabeth d'Autriche,gouvernante générale des Pays-Bas, volontaire ensuite au régiment de Mérode-Westerloo-dra-gons wallons, il y fut pourvu d'emblée, par l'archiduchesse, d'un emploi de capitaine (1er mars 1731). La guerre de la Succession de Pologne (1733-1735) vint bientôt lui créer l'occasion de faire ses premières campagnes. Son régiment, qui était devenu régiment Prince Ferdinand de Ligne-dragons et qui alla faire partie de l'armée impériale du Rhin, commandée par le prince Eugène de Savoie, prit une part active aux opérations contre l'armée française. Sept ans plus tard, la guerre de la Succession d'Autriche vint s'étendre à nos provinces. Ligne-dragons se trouvait alors en garnison à Mons et à Charleroi, et le 21 décembre 1742 son état-major, sa compagnie de grenadiers et trois de ses escadrons quittaient Mons. suivis le lendemain d'un quatrième, qui devait se joindre à Fleurus aux deux escadrons partis de Charleroi le 24, pour entrer dans la composition du corps d'observation qui se rassemblait aux environs de Luxembourg, sous les ordres du feld-maréehal duc Léopold d'Aremberg. Thiennes fit donc la campagne de 1743 en Allemagne rhénane, avec le contingent autrichien, commandé par le duc, dans l'armée du Main, aux ordres du roi d'Angleterre Georges III, et assista notamment à la victoire de Dettingen (27 juin 1743) avec cette armée, à laquelle, un mois plus tard, l'armée du Rhin, commandée par Charles de Lorraine, vint se réunir, pour poursuivre en commun leurs opérations jusqu'à l'entrée en quartiers d'hiver, que Ligne-dragons alla prendre à Mons, Bruxelles et Audenarde. Il fit ensuite celle de 1744 dans les Pays-Bas et celle de 1745 en Allemagne, dans les vallées de la Lahn, du Main et du Neckar. Rentré aux Pays-Bas avec son régiment au mois de février 1746, Thiennes fit la campagne de l'année dans le Brabant et dans le pays de Liège, sous les ordres de Batthyany, qui y était venu prendre le commandement vers la mi-avril, ensuite, — depuis la seconde moitié de juillet, — sous ceux de Charles de Lorraine, il prit part avec son régiment, qui s'y distingua, au combat de Ramillies (26 août 1746), où Ligne et Stirum-dragons impériaux, ayant à leur tête le feld-maréchal-lieu-tenant baron de Trips, défirent complètement la gendarmerie de France, corps d'élite attaché à la Maison du Roi, en firent prisonnière une partie en dispersèrent le reste, et, en même temps que la gendarmerie, la cavalerie accourue pour la soutenir. Il assista à la bataille malheureuse de Rocour (Il octobre 1746). Il fit enfin celles de 1747 et de 1748 : en Brabant de généralité, en Flandre zélandaise et dans le pays de Looz, celle de 1747, signalée seulement par la bataille de Laufeld (2 juillet 1747), dont l'issue fut défavorable aux troupes alliées; dans la Gueldre autrichienne et le Brabant de généralité
[suite dans Dico Bio Belge]

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Il peut y avoir des compléments dans le tableau d'ascendance correspondant (c31)